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Erika Wallach

Erica Wallach

Littérature

  • Barth, B.-R./Schweizer, W.: Der Fall Noel Field (2007)
  • Wallach, E.: Licht um Mitternacht. Fünf Jahre in der Welt der Verfemten (1969)

Elle naît à Schlawe (Hinterpommern) le 19 février 1922. Pour des raisons politiques, ses parents émigrèrent en 1936 en Espagne. Mais, après la victoire des troupes de Franco début 1939, la famille est internée dans le camp français du Boulou (Pyrénées-Orientales), où elle tomba gravement malade. Lors d’une visite d'une commission de la Société des Nations, elle s’enfuit avec sa mère. La fillette, sans ressources, fut alors placée sous la garde du couple américain Noël et Herta Field qui vivait à ce moment-là à Gand (Belgique). Ils l’adopteront d’ailleurs plus tard. Durant ses études à Zurich, elle prit contact avec de nombreux émigrants du Parti communiste d’Allemagne (KPD, Kommunistische Partei Deutschland) qui l’utilisèrent pour leurs activités illégales. En 1945, elle adhéra elle-même au parti et y occupa, entre autres fonctions, le poste de rédactrice en chef au sein de l’organisme permanent "Connaissances et Actes" (Wissen und Tat) jusqu’à sa démission en 1948. Elle se maria avec l’officier américain Robert Robert R. Wallach avec lequel elle eut deux enfants.

Lorsque son père adoptif Noël Field fut arrêté en 1949 en Hongrie comme espion américain, elle fit le voyage jusqu’à Berlin-Est pour se lancer à sa recherche. Mais, elle fut elle-même appréhendée en août 1950. Elle fut d’abord conduite à la maison d’arrêt de la Stasi en RDA, alors située dans la rue Albrechtstraße à Berlin, puis transférée en avril 1951 au centre de détention soviétique à Berlin-Karlshorst. En août, on la délocalisa au centre de détention provisoire de Berlin-Hohenschönhausen, où elle fut placée en isolation totale et interrogée, entre autres, par Erich Mielke, chef de la Stasi ou MfS (Ministerium für Staatssicherheit, Ministère de la Sûreté de l'Etat).

En septembre 1952, elle fut à nouveau conduite à Karlshorst. Pour la forcer à des déclarations à charge, elle dut subir, durant sa détention, les coups, le froid et la privation de sommeil, entre autres tortures. Le soir de Noël, le tribunal militaire soviétique de Berlin-Lichtenberg la condamna à mort pour "faits d’espionnage". Un peu plus tard, elle fut à nouveau délocalisée, cette fois, dans la prison de Butyrka à Moscou, où elle passa six mois dans une cellule de condamné(e) à mort, absolument seule. Après la mort de Staline en juillet 1953, sa peine de mort fut commuée en une peine d’emprisonnement de quinze ans. Elle dut la purger dans la région des camps de Vorkouta, où elle fut, entre autres, employée comme ouvrière de force à des travaux de construction ferroviaire. En 1955, les autorités soviétiques annulèrent le jugement mais lui refusèrent tout dédommagement. De Moscou, elle fut ensuite amenée jusqu’à Berlin-Est pour être ensuite expulsée vers la partie ouest de la ville. Entre-temps, son père adoptif, Noël Field, avait été lui aussi libéré de prison, et partiellement réhabilité et dédommagé.

Les autorités américaines refusèrent à Erica Wallach son entrée aux Etats-Unis où sa famille vivait. On la soupçonnait alors d’être un agent soviétique. Cependant, après avoir témoigné devant la Commission spéciale sur les activités non-américaines (organe qui appartenait à la Chambre des Représentants), elle eut enfin le droit de retrouver ses proches. Jusqu’à sa mort le 21 décembre 1993, elle travailla comme professeur à Warrenton.