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Thomas Raufeisen

Thomas Raufeisen

Littérature

  • Stiller, Werner: Im Zentrum der Spionage (1986).
  • Knabe, Hubertus: Die unterwanderte Republik (1999), S. 412-417.

Thomas Raufeisen est né à Hanovre en 1962 et y vécut jusqu'à ses 17 ans. Son père – Armin Raufeisen – travaillait au sein de l'entreprise industrielle Preussag. Son lieu de travail, cependant, lui servait aussi de base pour exercer son activité d'"Informateur non-officiel" (IM, Inoffizieller Mitarbeiter) pour le compte du Ministère de la Sûreté de l’Etat (MfS, Ministerium für Staatssicherheit). Lorsque le premier-lieutenant du MfS – Werner Stiller – passa à l'ennemi en Allemagne fédérale en janvier 1979 et démasqua des éléments du réseau d'espionnage de la RDA, la menace d'une arrestation pesa sur lui. Aussi le MfS convoqua-t-il sur-le-champ ses agents en RDA. C'est à ce moment que les deux fils, Thomas et Michaelde, apprirent la double vie de leur père.

Tandis que Michael refusait de demander la nationalité de la RDA - pour ensuite être autorisé à sortir du territoire pour la RFA -, Thomas, alors mineur, devait rester avec ses parents en Allemagne de l'Est. Mais la famille montra bientôt des signes d'insatisfaction à vivre à l'Est. Aussi commença-t-elle à planifier sa fuite vers l'Ouest. Alors qu'ils comptaient partir en Hongrie en septembre 1981, Thomas fut arrêté et conduit pour un premier interrogatoire au centre de détention provisoire du MfS de la rue Magdalenenstraße à Berlin. Les parents furent appréhendés le même soir sur l'autoroute et également emmenés là-bas. Le lendemain, la famille fut transférée au centre de détention provisoire de Berlin-Hohenschönhausen. Ce n'est que plus d'un an après que Thomas Raufeisen fut condamné à trois ans d'emprisonnement pour "franchissement illégal de la frontière" et pour "activité d'espionnage". Il passa deux ans au camp spécial Bautzen II. Après sa libération en septembre 1984, on lui donna l'autorisation de quitter le pays pour la République fédérale, de sorte qu'il put revenir à Hanovre.

Thomas Raufeisen travaille actuellement comme conférencier en divers lieux, dont le mé

morial de Berlin-Hohenschönhausen depuis 2003. Son destin a fait l'objet en 2004 d'un film "Notre père, cet espion" ("Unser Vater, der Spion").